Tilopa est détenteur de cette transmission ultime issue directement de Dordjé Tchang ; ensuite, pour se conformer aux usages du monde relatif, il s'est rendu auprès des plus grands maîtres de l'époque et a reçu des quatre maîtres principaux les quatre transmissions. Elles sont devenues
les quatre transmissions de Tilopa. Dans ces transmissions, se trouvent
rassemblés tous les enseignements essentiels de la lignée : les six
yogas, le mahamoudra et tous les enseignements relatifs au tantra supérieur.
C'est donc cette transmission, sur un mode relatif, des instructions
au travers de maîtres humains.
On entend parler du dharma, on lui reconnaît une certaine valeur, on trouve que ce qui est dit est intéressant et on a donc une inclination positive. Ensuite, le deuxième degré est la foi désireuse.L'enseignement ne prenant sa valeur que lorsqu'il est mis en pratique, on souhaite aller plus loin et pratiquer.On médite sur l'impermanence, le précieux corps humain, la mort, on reconnaît la loi du karma, le caractère insatisfaisant du samsara, et on se dit qu'il faut se tourner vers l'éveil. On prend alors refuge. Sur la base du refuge,
on peut commencer à pratiquer et entrer dans la voie. Cette pratique
va ensuite être confirmée par la première pratique préliminaire, la
prise de refuge avec bodhicitta et les prosternations, où l'on se débarrasse
de l'orgueil, de l'ego fondamental, de manière symbolique. On comprend
alors qu'il y a vraiment nécessité de purifier son karma de manière
encore plus profonde à travers Dordjé Sempa. Une fois que l'on a évacué
les négativités qui étaient en nous-mêmes, il faut créer le mérite.
Celui-ci se crée à travers l'offrande du mandala de l'univers et le
gourou yoga, parce que cette accumulation d'activité positive va permettre
à l'esprit de comprendre ce qu'est la lignée de bénédiction et de s'ouvrir
à la grâce du lama. La réception de l'influence du lama est ce qui permet
ensuite aux expériences, aux réalisations, d'avancer vraiment et rapidement.
Sinon, on en reste au niveau théorique et intellectuel. Le
Rosaire d'Or est le nom que l'on donne à la succession des lamas
de la lignée Kagyupa, depuis le dharmakaya Dordjé Tchang à l'origine,
à travers Tilopa, Naropa, Marpa, Milarépa, Gampopa, le premier Karmapa
et tous les lamas, tous les Karmapa qui ont retransmis les enseignements
au Karmapa, jusqu'à maintenant. Ce Rosaire d'Or aboutit au lama-racine.
Si l'on n'a pas
un lama près de soi, si l'on n'est pas guidé par un maître, on ne peut
pas accéder à l'absolu, on ne peut pas rencontrer le dharma, on ne peut
pas en avoir une compréhension significative. Dans ce sens-là, le lama-racine
est le plus important de tous, le plus proche de nous, celui de qui
l'on reçoit les instructions, qui nous conduit à travers les différents
degrés de la voie. Ce n'est peut-être pas le soleil le plus lumineux
parmi ceux qui peuplent l'univers et les galaxies, mais étant donné
que c'est celui qui est le plus proche de nous, c'est de lui qu'on reçoit
la lumière. C'est pour cela qu'il est le plus important. Le choix du
lama-racine est personnel. Il faut avoir une compréhension de base de
ce qu'est le dharma pour comprendre la nécessité d'un maître spirituel.
Il faut que ce maître soit qualifié et donc qu'il soit réellement détenteur
d'une transmission et d'une bénédiction. Ceci est une expérience intime, personnelle, qui fait que l'on considère tel ou tel lama apte à nous conduire, à nous guider. C'est pour cela qu'il s'agit uniquement du choix du disciple ; ce n'est pas le lama qui dit : "Je suis votre maître, vous êtes mon disciple". Lama Yéshé Nyingpo |
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