la lignée Kagyu par Lama Yeshe

Tilopa est détenteur de cette transmission ultime issue directement de Dordjé Tchang ; ensuite, pour se conformer aux usages du monde relatif, il s'est rendu auprès des plus grands maîtres de l'époque et a reçu des quatre maîtres principaux les quatre transmissions.

Elles sont devenues les quatre transmissions de Tilopa. Dans ces transmissions, se trouvent rassemblés tous les enseignements essentiels de la lignée : les six yogas, le mahamoudra et tous les enseignements relatifs au tantra supérieur. C'est donc cette transmission, sur un mode relatif, des instructions au travers de maîtres humains.

Mais la spécificité est la transmission ultime au travers d'êtres non humains. Ce qui est important, c'est la foi. Il y a trois degrés de foi : le premier degré est la foi intéressée.

Dans ces transmissions, se trouvent rassemblés tous les enseignements essentiels de la lignée : les six yogas, le mahamoudra et tous les enseignements relatifs au tantra supérieur.

On entend parler du dharma, on lui reconnaît une certaine valeur, on trouve que ce qui est dit est intéressant et on a donc une inclination positive. Ensuite, le deuxième degré est la foi désireuse.L'enseignement ne prenant sa valeur que lorsqu'il est mis en pratique, on souhaite aller plus loin et pratiquer.On médite sur l'impermanence, le précieux corps humain, la mort, on reconnaît la loi du karma, le caractère insatisfaisant du samsara, et on se dit qu'il faut se tourner vers l'éveil. On prend alors refuge.

Sur la base du refuge, on peut commencer à pratiquer et entrer dans la voie. Cette pratique va ensuite être confirmée par la première pratique préliminaire, la prise de refuge avec bodhicitta et les prosternations, où l'on se débarrasse de l'orgueil, de l'ego fondamental, de manière symbolique. On comprend alors qu'il y a vraiment nécessité de purifier son karma de manière encore plus profonde à travers Dordjé Sempa. Une fois que l'on a évacué les négativités qui étaient en nous-mêmes, il faut créer le mérite. Celui-ci se crée à travers l'offrande du mandala de l'univers et le gourou yoga, parce que cette accumulation d'activité positive va permettre à l'esprit de comprendre ce qu'est la lignée de bénédiction et de s'ouvrir à la grâce du lama. La réception de l'influence du lama est ce qui permet ensuite aux expériences, aux réalisations, d'avancer vraiment et rapidement. Sinon, on en reste au niveau théorique et intellectuel.

Cela débouche alors sur une forme de foi supérieure, qui est l'abandon total au maître spirituel, où l'on se dit non seulement qu'il faut pratiquer mais qu'il n'y a rien d'autre à faire. Il faut dédier toute sa vie à la pratique et mener celle-ci jusqu'à son terme ; il faut que tout devienne une pratique. La pratique est la dévotion envers le maître spirituel. C'est le maître spirituel, détenteur de la lignée, qui transmet l'éveil, les différents degrés d'expérience, de réalisation. C'est cela, l'aboutissement des préliminaires. Le gourou yoga ultime consiste à être complètement réceptif à la transmission spirituelle du lama. Et sur cette base, on peut aborder la pratique principale constituée de chiné et de lhakthong qui pourra alors se développer véritablement.

Le Rosaire d'Or est le nom que l'on donne à la succession des lamas de la lignée Kagyupa, depuis le dharmakaya Dordjé Tchang à l'origine, à travers Tilopa, Naropa, Marpa, Milarépa, Gampopa, le premier Karmapa et tous les lamas, tous les Karmapa qui ont retransmis les enseignements au Karmapa, jusqu'à maintenant. Ce Rosaire d'Or aboutit au lama-racine.

C'est pour cette raison que, lorsque l'on prie le lama-racine dans le refuge ou dans le gourou yoga, on l'imagine comme étant Dordjé Tchang, c'est-à-dire exactement avec la même puissance spirituelle que le bouddha originel. Cela signifie qu'à l'origine et à la fin de la lignée il n'y a pas une goutte qui n'a été perdue, toute la transmission est complète et intacte. En priant le lama, on a donc le même pouvoir de réalisation qu'à l'origine.
Ce n'est pas Dordjé Tchang qui prend l'aspect du lama, mais le contraire ; on imagine le lama-racine qui détient la transmission sous l'aspect de Dordjé Tchang, pour avoir confiance non pas dans la personne, dans l'être relatif, mais dans le principe d'éveil, dans l'absolu dont il est le détenteur.

Si l'on n'a pas un lama près de soi, si l'on n'est pas guidé par un maître, on ne peut pas accéder à l'absolu, on ne peut pas rencontrer le dharma, on ne peut pas en avoir une compréhension significative. Dans ce sens-là, le lama-racine est le plus important de tous, le plus proche de nous, celui de qui l'on reçoit les instructions, qui nous conduit à travers les différents degrés de la voie. Ce n'est peut-être pas le soleil le plus lumineux parmi ceux qui peuplent l'univers et les galaxies, mais étant donné que c'est celui qui est le plus proche de nous, c'est de lui qu'on reçoit la lumière. C'est pour cela qu'il est le plus important. Le choix du lama-racine est personnel. Il faut avoir une compréhension de base de ce qu'est le dharma pour comprendre la nécessité d'un maître spirituel. Il faut que ce maître soit qualifié et donc qu'il soit réellement détenteur d'une transmission et d'une bénédiction.

Au fait qu'ils sont raccordés à une lignée, à leur pratique personnelle et aux qualités qu'ils ont pu développer, on peut reconnaître des lamas authentiques, qualifiés. Parmi ces lamas, on en choisi un ou plusieurs, car on n'a pas forcément un seul lama-racine avec qui on sent une plus grande connexion.

Ceci est une expérience intime, personnelle, qui fait que l'on considère tel ou tel lama apte à nous conduire, à nous guider. C'est pour cela qu'il s'agit uniquement du choix du disciple ; ce n'est pas le lama qui dit : "Je suis votre maître, vous êtes mon disciple".

Lama Yéshé Nyingpo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Offrande symbolique de l'univers par l'offrande du mandala

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