la lignée Kagyu par Lama Yeshe

Cette transmission fut détenue par Milarépa, Gampopa, puis toutes les écoles Kagyupa et, en ce qui concerne la lignée des Karmapa, par tous les détenteurs du Rosaire d'Or jusqu'au seizième Gyalwa Karmapa.

Il est important de comprendre que, pour qu'il y ait une transmission réelle, il ne doit pas y avoir d'interruption dans la lignée. Il est indispensable d'avoir une continuité ininterrompue de l'ensemble de la transmission, des initiations, des lectures rituelles, des commentaires, afin que du point de vue formel, il n'y ait pas d'interruption. Ensuite, il ne faut pas qu'il y ait eu d'endommagement des samaya. Il faut que l'enseignement soit transmis intégralement et préservé au niveau des voeux par les lamas qui les reçoivent et que ceux-ci soient détenteurs de lignée d'une manière complète, pure, totale.

"Il est important de comprendre que, pour qu'il y ait une transmission réelle, il ne doit pas y avoir d'interruption dans la lignée."

Cela signifie que ces lamas reçoivent la transmission et qu'ils la pratiquent également. Ils en obtiennent la réalisation, la vision de la divinité, la vision du mandala et, à partir de ce moment là, ce qu'ils transmettent n'est pas uniquement formel mais habité par leur vision et leur réalisation personnelle intérieure. C'est le même esprit qui est transmis de maître à disciple dans une lignée ininterrompue. C'est pour cela qu'à l'extrémité de la lignée il y a aujourd'hui exactement le même pouvoir provenant du maître spirituel. Le XVI, Karmapa est le dernier détenteur de la lignée du Rosaire d'Or, et il est le maître de tous les lamas de la lignée. 

Il y a aussi l'aspect de lama de lignée ou lama-racine. On appelle lama de lignée celui qui est rattaché à cette transmission, qui l'a reçue, l'a étudiée, pratiquée et expérimentée à un degré plus ou moins important. Il est donc un véhicule détenteur de la bénédiction. On se rattache à un lama-racine, qui doit être un lama de lignée. Il est le catalyseur de toute la réalisation de toute la lignée.

Quand on a choisi un lama-racine, il faut avoir conscience qu'il est réellement celui qui rassemble en lui-même toutes les bénédictions de tous les lamas de la lignée. Il est comme la porte qui ouvre à toute la lignée et à toute la transmission de réalisation. Même si lui-même n'est pas le Karmapa ou un maître extraordinairement réalisé, il est comme le moyen d'accès. Et si l'on n'a pas la vision du lama comme étant un bouddha, même s'il n'est pas réellement à ce niveau, on se coupe de la transmission, on se ferme à la bénédiction. Et, même si l'on a en face de soi un lama qui est réellement un bouddha, mais qu'on ne possède pas la confiance et qu'on le voit comme un maître ordinaire, on ne reçoit que la bénédiction d'un maître ordinaire. Si le lama est ordinaire et qu'on le perçoit comme un bouddha, à partir du moment où il est vraiment détenteur de la transmission de la lignée, toutes les bénédictions et tout le potentiel de réalisation de Dordjé Tchang sont transmis et reçus par le disciple.

"Ceci est propre à la voie Kagyupa : le disciple, au travers d'épreuves et de difficultés, développe une confiance, une ouverture, une dévotion de plus en plus grandes."

La transmission de l'expérience et de la réalisation se perpétue aussi par ce mode particulier des bénédictions du maître au disciple. Ceci est propre à la voie Kagyupa : le disciple, au travers d'épreuves et de difficultés, développe une confiance, une ouverture, une dévotion de plus en plus grandes.

Cette transmission se situe essentiellement au niveau du vajrayana, qui regroupe dans la tradition Kagyupa la transmission du mahayana ainsi que celle des six yogas. C'est l'ensemble de ces deux aspects qui constitue ce qu'on appelle le Rosaire d'Or de la transmission Kagyupa. Il y a des transmissions autres qui ont été introduites dans la lignée, par Gampopa qui venait de l'école Kadampa et a introduit la transmission du vinaya de l'école Kadampa ainsi que l'entraînement de l'esprit en sept points, l'échange de soi avec les autres. Il y a aussi la transmission de Milarépa des six yogas, du mahamoudra. Ce sont des aspects relatifs de la transmission ayant tous un point commun qui est la relation de maître à disciple, relation de dévotion envers le lama qui détient la transmission, qui fait qu'on reçoit la bénédiction. C'est l'aspect le plus intime, le plus essentiel du mode de transmission. La transmission extérieure est relative ; le plus important est ce transfert d'esprit à esprit.

On parle du mahamoudra de la dévotion pour désigner la lignée Kagyupa. C'est pour cela que Tilopa disait : "je n'ai pas de maître humain, mon maître est le dharmakaya Dordjé Tchang".

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Djétsun Milarépa

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